Persevare diabo… Euh non, Persevare bonum ! Très bonum !

Même si vous ne parlez pas latin, vous aurez compris : novembre est le temps de la persévérance dans l’écriture.

Ce n’est pas l’étape d’écriture la plus évidente parce que la motivation des débuts s’est essoufflée, vous n’en voyez pas le bout et la grisaille ambiante ne fait que plomber votre humeur.  Par ailleurs, les choses peuvent s’accélérer pour votre entreprise : la fin de l’année approche avec son lot de surprise et de stress.

Bref, vous êtes dans le dur !

C’est normal à ce stade de douter, de se sentir fatigué ou d’avoir envie de tout abandonner, surtout si vous respectez les principes du 1er jet (écrire sans se relire, accepter l’imperfection, avancer coûte que coûte). En effet, continuer en sachant que ce que l’on produit n’est pas de la grande littérature peut miner le moral. C’est pourtant le jeu : tout ce qui compte est de poursuivre votre livre, phrase après phrase.

Comme pour les autres mois, j’ai quelques conseils pour vous aider à maintenir votre rythme d’écriture, sans vous épuiser.

Trousse de secours du 1er jet - libérez vos blocages d'écriture

Des solutions pour les principaux blocages d’écriture

Persévérer dans l’écriture, une question de motivation.

Je n’aime pas les routines d’écriture. Cependant, comme je vous l’ai déjà précisé, écrire est mon métier et je me livre naturellement à cette activité tous les jours. Il n’en est pas de même pour vous.

Je ne vais pas vous faire le laïus sur le pouvoir des habitudes, vous le connaissez par cœur. Penchons-nous plutôt sur ce qui peut vous aider à maintenir votre motivation quand l’envie d’abandonner devient écrasante.

Je vis régulièrement des moments similaires à ceux que vous traversez. Dans ces cas-là j’aime bien m’adonner à 3 exercices qui ont fait leurs preuves.

 

Technique 1 : le conditionnement mental pour écrire sans pression.

 

Un nom un peu pompeux pour quelque chose de très simple : je me persuade que tout ce qui importe est d’avancer et qu’on s’en fiche du résultat.

Pour y parvenir, je me répète mentalement des phrases telles que « on s’en fiche s’y c’est moche » ou « ton seul job est de finir le livre ».

Généralement, je choisis des moments où je suis déjà un peu concentrée pour que les phrases rentrent mieux.

 

Technique 2 : le pire scénario pour vaincre la procrastination.

 

Cet exercice de visualisation négative peut sembler contre-intuitif, mais il se montre redoutablement efficace pour piquer votre amour-propre.

Il s’agit d’imaginer ce qui se passerait si vous abandonniez votre projet livre.

  • Comment allez-vous l’annoncer à vos amis, partenaires professionnels, voire à votre éditeur ? Evitez d’imaginer la famille, ils ont tendance à aller dans votre sens, surtout si vous avez un peu négligé votre foyer dernièrement.
  • Qui saisira cette chance à votre place ? Il y a forcément un concurrent dans votre secteur qui attend le bon moment pour publier son livre.
  • Comment vous sentirez-vous lorsque ce concurrent sortira son livre, qu’il sera interviewé pour en parler ? Et s’il participait avec vous à une conférence ou un live YouTube et qu’on présentait son livre.

 

Technique 3 : La projection motivante pour créer l’enthousiasme

 

Cette fois, c’est l’inverse, vous vous concentrez sur le positif et imaginez vos sentiments une fois cette étape franchie.

Vous pouvez utiliser des petites phrases du type :

  • « Plus qu’un mois et après repos »
  • « Je serai tellement fier de moi quand je poserai le point final »
  • « Avant la fin de l’année, j’aurai le brouillon complet de mon livre »

Je vous propose plusieurs phrases de ce type dans la bibliothèque de mantras pour rester motivé (ressource gratuite  à télécharger). Ce sont des petites phrases à imprimer et afficher dans votre espace d’écriture ou à tirer au sort.

 

Faire le point sur la progression de votre 1er jet

Persévérer ne signifie pas foncer tête baissée. Pendant un mois, vous avez écrit très régulièrement et vous avez commencé à accumuler quelques pages (peut-être quelques heures de sommeil en moins).

Il est temps de vous retourner un peu sur ce que vous avez produit, histoire d’éviter les fausses pistes et ça tombe, bien, à l’heure où j’écris, novembre compte encore 2 jours fériés : le 1er et le 11.

Je me doute que pour un entrepreneur, ça ne veut pas forcément dire la même chose que pour un salarié, mais vous avez bien mérité de vous prendre l’un de ces deux jours pour faire le point sur votre livre.

Ne passez pas trop de temps sur ce bilan. Il s’agit d’un rapide coup d’œil dans le rétro, pas une rétrospective de vie à un mariage. En une demi-journée maximum, ça devrait être plié. L’objectif n’est pas non plus de tout remettre en cause. Souvenez-vous, « un rapide coup d’œil dans le rétro ».

Voici quelques pistes à suivre.

Les 4 questions pour évaluer son 1er jet

Les questions que vous pouvez vous poser lors de votre bilan sont au nombre de 4.

 

1.     Avancement : Où en êtes-vous de la rédaction de votre 1er jet ?

Si vous avez écrit environ la moitié : Félicitations ! Vous êtes sur la bonne voie.

Si vous êtes bien en-dessous de la moitié : Il faut comprendre ce qui vous bloque et ajuster votre stratégie.

Les blocages les plus fréquents à ce stade sont les suivants :

  • Le temps
  • La motivation
  • Les blocages créatifs
  • Un projet plus conséquent que prévu
  • La perdition dans les recherches
  • Le perfectionnisme

Pour chacun de ces blocages, je vous propose des solutions détaillées dans la trousse de secours du 1er jet à télécharger gratuitement.

 

2.     Obstacles : Qu’est-ce qui vous ralentit dans l’écriture ou devient ingérable ?

Soyez honnête : est-ce que votre entreprise vous demande plus d’attention ? Votre vie personnelle traverse une période intense ? Vous faites face à un événement imprévu ?

Vous allez devoir vous montrer stratégique.

Si votre livre n’est pas une priorité, décidez de le laisser de côté le temps de régler la situation. Cette pause ne durera pas plus d’une semaine (ça vous laisse le temps de gérer les aspects urgents) et à la date fixée de reprise, quoi qu’il arrive, vous reprenez.

Si votre livre est une priorité, déléguez des tâches dans votre entreprise ou dans votre quotidien. Normalement, un entrepreneur qui écrit un livre possède déjà un certain niveau de revenus et peut se permettre d’embaucher quelqu’un, de faire appel à un prestataire ou… s’offrir des heures de ménage.

Dans les deux situations, vous pouvez également déléguer l’écriture de votre livre à un prête-plume. Vous avez assez avancé pour savoir si vous aimez écrire, si vous sentez suffisamment à l’aise dans l’écriture ou si vous préférez rester focus sur votre entreprise.

P.S. Besoin d’un prête-plume ? Vous êtes au bon endroit, contactez-moi.

 

3. Alignement : Etes-vous en train d’écrire le livre que vous vouliez écrire ?

Question très importante ! Si vous vous sentez aligné avec le projet, parfait ! Poursuivez.

Si non, deux scénarios sont possibles :

C’est une évolution positive ! Votre livre prend une direction meilleure que celle prévue initialement. Super ! Ajustez votre plan et la fiche d’identité de votre livre pour rester cohérent.

C’est une perdition. Vous vous êtes écarté de votre sujet, vous partez dans tous les sens et vous ne savez plus à qui vous vous adressez. Relisez la fiche d’identité originale et recentrez-vous. Parfois, il vaut mieux supprimer 2-3 chapitres hors sujet que de s’obstiner dans la mauvaise direction.

Parfois, les ressentis sont moins tranchés. Vous sentez que vous n’êtes pas vraiment sur les rails, mais vous peinez à identifier si c’est une bonne chose ou non. Prenez le temps de résumer en une phrase le livre que vous rêver d’écrire, à qui il s’adresse et pour quel résultat. Vous pourrez comparer avec ce que vous avez produit et ajuster au besoin.

Il arrive aussi que vous ayez une idée (structure, métaphore, etc) : vous sentez qu’elle est intéressante, que ça ferait un meilleur livre, mais vous craignez de vous éloigner de votre idée de départ.

N’hésitez plus : ouvrez un autre document et testez votre idée. Oui… même s’il vous faut tout reprendre depuis le début. Si l’idée est mauvaise, vous le comprendrez rapidement. Si elle est bonne, comme vous avez déjà pas mal avancé vous pourrez faire des copier/coller de certains passages pour y revenir lors des réécritures.

 

4.     Bien-être : Pouvez-vous maintenir ce rythme d’écriture ou devez-vous ralentir ?

Votre santé est importante. Vous ne pourrez pas écrire une ligne si vous tenez à peine debout et que votre cerveau se perd dans le brouillard. Normalement, vous savez identifier les signes qu’il vous faut ralentir (fatigue irritabilité, problème de concentration, etc.).

Il en existe cependant 1 plus insidieux :  l’anxiété liée à l’écriture.

Vous pouvez le confondre avec un symptôme de désintérêt ou de sentiment d’incapacité. Cette anxiété peut se manifester de différente manière. Dans les premiers stades, il s’agit d’une appréhension liée à tout ce qui vous évoque l’écriture et qui entraîne un peu de procrastination.

Ce n’est pas encore très grave, ajustez votre routine, prenez-vous un ou deux jours de repos et ça ira mieux.

Cependant, si vous ne vous écoutez pas, vous allez commencer à vous sentir très mal en écrivant. Je me souviens d’un mémoire que j’ai achevé en pleurant tant je n’en pouvais plus. Je n’avais pas le choix, mon diplôme en dépendait et je m’étais mal organisée en amont.

Vous n’êtes pas dans une telle situation.

Si vous en arrivez à ce niveau de mal-être, stoppez tout pendant une semaine, sortez, voyez vos amis, parlez de tout sauf du livre.

Allez, deux semaines s’il le faut. Toujours anxieux au bout de ces deux semaines ?

OK… vous avez cassé votre cerveau.

Il va se réparer. Décidez de repousser la date de fin d’écriture de votre premier jet. Après tout, si vous ne le finissez qu’en janvier, ce n’est pas si grave. Ce sont les aléas de l’écriture.

Il pourrait être intéressant de ne pas trop traîner toutefois pour ne pas continuer à associer écriture et mal-être. Peut-être pourriez-vous réfléchir à des moyens de gamifier l’expérience.

Novembre ne sera pas forcément de tout repos dans l’écriture de votre livre. Rassurez-vous, vous arriverez bien vite en décembre et vous pourrez alors vous reposer. C’est ce que nous verrons la prochaine fois : comment gérer la fin du premier jet et réussir à enfin s’accorder le temps de souffler.

FAQ : Persévérer dans l’écriture de son 1er jet

 

Comment rester motivé pour écrire ?

Le 2e mois d’écriture est le plus difficile parce que l’enthousiasme a disparu. Pour maintenir votre motivation, utilisez 3 techniques complémentaires.  

  1. Le conditionnement mental: répétez-vous des phrases courtes comme « mon seul job est de finir ce livre »
  2. Le pire scénario: visualisez ce qui se passerait si vous abandonniez (l’annonce, un concurrent qui publie avant vous)
  3. La projection motivante : imaginez votre fierté une fois le livre terminé

L’important est d’accepter que douter pendant l’écriture est normal. Concentrez-vous uniquement sur le fait d’avancer.

 

Que faire quand on veut abandonner son manuscrit ?

Si l’envie d’abandonner devient forte, prenez un jour pour vous reposer sans écrire. Le lendemain, faites le point :

  1. Pouvez-vous abandonner le projet ? Si un éditeur est déjà impliqué, ça risque d’être compliqué. Parlez-en avec lui.
  2. Comment vous sentirez-vous si vous abandonnez ? Mal ? Ok, il faut continuer.
  3. Pouvez-vous déléguer ou vous faire accompagner ? La réponse est forcément oui puisqu’il existe des prête-plumes et des coachs. Reste à savoir si vous en avez envie…
  4. Est-ce que le projet vous parle ? Si non, ajustez.
  5. Et si ce n’était que de la fatigue ? Reposez-vous, même une semaine s’il le faut et décidez plus tard.

Quels sont les blocages d’écriture les plus fréquents pendant le 1er jet ?

Les 6 blocages principaux que rencontrent les auteurs sont :

  1. Le manque de temps : Vous avez sous-estimé vos autres engagements
  2. La baisse de motivation : L’euphorie des débuts est passée
  3. Les blocages créatifs : Vous ne savez plus où aller dans votre texte
  4. Un projet plus conséquent : Le livre nécessite plus de recherches ou de pages que prévu
  5. La perdition dans les recherches : Vous passez plus de temps à chercher qu’à écrire
  6. Le perfectionnisme : Vous passez 1 heure sur un seul paragraphe

Pour chacun, la solution diffère.

À quelle fréquence faut-il faire le point sur son manuscrit ?

Faites un bilan rapide une fois par mois maximum, pas plus. Si vous en faites trop souvent, vous risquez de :

  • Perdre votre élan créatif
  • Tomber dans l’auto-critique paralysante
  • Remettre constamment en question votre travail
  • Ne jamais avancer réellement

Le bon moment pour un bilan :

  • Quand vous avez accumulé suffisamment de matière (minimum 20-30 pages)
  • Quand vous vous sentez perdu ou que vous bloquez
  • Après une période potentiellement difficile pour vous remettre doucement dans le projet.

Quels sont les signes d’anxiété liée à l’écriture ?

L’anxiété liée à l’écriture est un blocage insidieux qui se manifeste progressivement :

Stade 1 – Appréhension légère :

  • Procrastination inhabituelle avant vos sessions d’écriture
  • Besoin de « préparer le terrain » exagérément (ranger, faire du café, consulter les réseaux)
  • Sentiment de malaise quand vous pensez à votre livre

Action : Ajustez votre routine, prenez 1-2 jours de repos, ça devrait suffire.

Stade 2 – Mal-être pendant l’écriture :

  • Sensations physiques désagréables (nœud au ventre, tension)
  • Pensées négatives récurrentes pendant que vous écrivez
  • Irritabilité après vos sessions d’écriture

Action : Stoppez tout pendant 1 semaine minimum. Sortez, voyez vos amis, parlez de tout SAUF du livre.

Stade 3 – Blocage complet :

  • Impossibilité d’ouvrir le document
  • Pleurs, détresse émotionnelle
  • Association systématique « écriture = souffrance »

Action : Vous avez « cassé votre cerveau ». Prenez 2 semaines de pause complète. Repoussez votre date de fin d’écriture. Envisagez de gamifier l’expérience (système de récompenses, challenges ludiques) pour recréer du plaisir.

Important : Ne pas confondre anxiété et syndrome de l’imposteur. L’anxiété crée un mal-être physique, l’imposteur crée un doute intellectuel.